En regardant une vidéo, quelques questions me sont venues :

- Quand, comment et à quelle fréquence sont contrôlés les télescopes des grues mobiles (il en est de même pour les mâts en treillis) ?

- Quel est le télescope qui subit le plus de déformation avec le temps (usure) ?

- Quelle section de treillis supporte le plus de pression (tension) lors d'un levage ? En est-il de même pour les volées ?

Bonsoir André,

Pour apporter une réponse à ta demande sur les vérifications techniques et contrôles des sécurités, les mouvements de relevage, les mouvements de télescopage et les mouvements de repliage, sont vérifiés lors des VGP (vérifications générales périodiques) des équipements de travail utilisés pour le levage (cf arrêté du 01 mars 2004) (périodicités et équipements)
Les mécanismes, les protections, les freins, les limiteurs font partie de ces vérifications techniques
Les vérifications VGP permettent de vérifier le bon état de conservation et de fonctionnement des appareils de levage et des accessoires de levage

Bien cordialement
LAURENT62

Merci m'sieur Laurent

J'ai rencontré il y a quelques années l'un de tes homologues belges (chantier Jean Boutique)
J'ai beaucoup appris à son contact et tes mots me rappellent les mots qu'ils avait prononcé

Quelqu'un pourrait-il répondre aux autres questions sur la pression exercée notamment sur les sections de treillis ?

Bonjour André,

Pour apporter un début de réponse, il s'agit là d'un calcul de construction mécanique (statique et dynamique)
Il y a des parties de "matériel et d'équipement " qui souffrent plus que d'autres, qui sont plus sollicités aux efforts et aux tractions, aux efforts et aux charges, que d'autres
Les grues de type "treillis" sont de très bonnes machines, robustes et fiables

Pour revenir aux calculs des pressions, cela peut être réalisé avec un logiciel de calcul lors d'une mission d'assistance technique, par un fabricant de matériels et équipements, un bureau d'études et de calculs en construction mécanique, un bureau de contrôle

Si d'autres membres du forum peuvent nous aider

Bien cordialement

LAURENT62

André, 

attention, la suite de mon message n'est que ce que je pense :

Les réponses de Laurent62 sont précieuses mais " de notre temps"  les grues étaient construites sans l'aide d'ordinateurs (exemple ROSENKRANZ). Donc "je pense" que le pied de flèche (télesco ou treillis) est l'élément qui s'en prend le plus dans la tronche
Le problème est que c'est l'élément le plus costaud, voir surdimensionné pour les treillis. La tête de flèche s'en prend pas mal aussi. La preuve est sur ce site : On voit plus d'éléments intermédiaires pliés ou cassés que de pieds de flèche. 
Pour te donner exemple : Un accident, il y a au moins 30 ans, une société de levage jaune et blanche dont je tairais le nom, a eu un pépin vraiment bête sur Fos/Mer mais là n'est pas le problème. Avec une 14t PPM (14 VIR), grutier absent (çà je le précise parce que accusé alors qu'il n'était pas présent mais à cette époque on faisait confiance et on laissait les clefs sur la machine) qui prend une charge avec une surcharge exagérée, surcharge mécanique. Le pied de flèche n'a rien eu mais c'est la tourelle qui s'est arrachée du châssis
Bilan : 1 mort écrasé par la charge.

La CAO et DAO ne calculent des données que pour utiliser le moins de ferraille possible pour avoir de longues flèches et le maximum de "forces de levages possibles".

Le gros avantage de la conception assistée est la flexibilité du matériel. J'ai vu une 45t PPM se coucher sur l'arrière, impressionnant comme la flèche s'est mise en contre-banane lors du contact avec le sol. Bilan : La flèche n'a rien eu, les poutres arrières ont vrillées et le grutier a eu la chiasse de sa vie.

Bon, c'était sans "gros mots techniques" mais j'espère répondre un peu à tes questions.

Alain

Bonjour,

Je vois que ce sujet date un peu mais il n'est jamais trop tard pour apporter des réponses  

Concernant les flèches télescopiques, elles travaillent principalement en flexion:
- le pied de flèche subit la majeure partie des efforts puisqu'il est le point "fixe", il reprend donc le couple de charge (vous pouvez rencontrer ce terme dans les docs techniques du fabricant, c'est ce qui détermine en grande partie les abaques de la grue).
- L'élément du milieu est le deuxième élément soumis au plus de contraintes puisqu'il est celui où la flexion est la plus importante, c'est pourquoi, pour une même longueur de flèche, la capacité peut varier selon la séquence de télescopage (limite qui n'est pas dues au couple de charge mais bien a la rupture mécanique).

Concernant les flèches treillis, c'est un peu plus complexe:
- le pied de flèche, comme pour les télescopique, subit le couple de charge
- chaque élément de flèche subit des contraintes de flexion (avec une contrainte plus importante pour l'élément du milieu )
- et ce qui diffère des flèches télescopiques, c'est la contrainte de cisaillement sur les axes entre chaque élément de flèche.

La répartition des efforts varie selon les configurations de la grues (haubanage etc...) mais l'idée principale est là.
En espérant avoir été clair dans mes propos.

EDIT : Il est à noter que la flèche, et c'est surtout vrai pour les treillis, peut subir une contrainte de torsion en cas de vent.

Très complet

Merci. Je pense que tu as répondu à certaines questions en suspens

Perso, je me posais ces questions de contrainte mais je pensai que seuls les fabricants se gardaient ce secret puisqu'en effet, la capacité de chaque grue dépend de l'alliage dans lequel est fait le métal des fûts ou des sections de treillis