À partir du 1er novembre, policiers et gendarmes n'accompagneront plus ces mastodontes sur les routes. Sauf pour les convois sensibles.
Créer un nouveau métier, tout en permettant aux forces de l'ordre de se recentrer sur le leur. C'est l'objectif de la privatisation des escortes de convois routiers exceptionnels. Jusque-là assuré par les motos de la police et de la gendarmerie, le guidage sera prochainement réalisé par des privés aux motos et gilets jaunes. Cependant, les forces de l'ordre continueront d'escorter les convois dits « sensibles » (nucléaire, matériels de l'armée).
La nouvelle mesure vise à réaliser, comme l'a expliqué Claude Guéant, le ministre de l'Intérieur, « un gain considérable de la consommation de temps de la police et de la gendarmerie ». Une orientation déjà en cours pour l'encadrement des manifestations sportives et culturelles.
En moyenne, sur les trois dernières années, 18 000 convois annuels ont été recensés par le ministère. La prise en charge des convois par les guideurs privés devait entrer en vigueur début juillet. Mais elle ne sera effective que le 1er novembre. Le ministère de l'Intérieur l'a retardée après avoir « écouté les différentes organisations professionnelles de transporteurs et de guideurs, qui n'étaient pas prêtes ». La difficulté principale était de former les futurs accompagnateurs entre la publication du décret, fin mars, et sa mise en application.
Difficultés techniques
Le rôle des guideurs privés sera, à l'instar des forces de l'ordre, de sécuriser le passage des convois. Mais sans les prérogatives des gendarmes et policiers qui peuvent, eux, interrompre la circulation. Ce qui ne satisfait pas vraiment les professionnels car les « escortes privées n'auront pas de priorité de passage ce qui pose des problèmes de sécurité routière », fait remarquer Nicolas Palissen, de la Fédération national des transporteurs routiers (FNTR).
Les 63 heures de formation (dont sont dispensés les gendarmes et policiers retraités) sont aux frais des candidats. Elles sont réalisées dans les centres habilités à former, habituellement, les conducteurs routiers. Avec quinze ans d'expérience dans l'accompagnement de convois exceptionnels, Yves Lepretre, directeur de la société ACE France basée à Châteaugiron, trouve la formation « légère ».
La FNTR estime qu'il pourrait y avoir environ 350 créations d'emplois. Mais avec un nombre de convois variable, ce nouveau métier serait davantage une source de « complément de revenus », selon Yves Lepretre.